samedi 6 août 2016

Entre montagnes et oliviers

 Petit aperçu du paysage des 80km entre Naplouse et Bethlehem  

 

Naplouse-Ramallah : grands espaces vallonnés peuplés d’oliviers

                                 Ramallah-Bethlehem : zone désertique et relief prononcé

 

jeudi 4 août 2016


                Jérusalem, 2 jours et 3 lieux 

Avec du temps et du courage il serait possible d’écrire des milliers d’articles sur Jérusalem. Ce caractère exceptionnel s’explique notamment par la présence de trois lieux majeurs des religions monothéistes. M’étant perdu dans la vielle ville, entre touristes et fervents religieux, je les présente dans l’ordre auquel je les ai visités.
Ps : Il me fallut 3 transports différents et un checkpoint (à pied) pour parcourir les 60km entre Naplouse et Jérusalem. Le retour fut plus facile. 

                                Le mur des lamentations

Devenu un lieu de prières et de pèlerinages, ce mur est le seul reste du second Temple de Jérusalem  qui fut le centre culturel et spirituel du judaïsme (construit en 516 av. J.-C et détruit par les romains en l’an 70).
Le site est facile d’accès, et une fois passé le sas de sécurité, on se retrouve dans une vaste zone avec en arrière plan le fameux mur. Néanmoins, pour s’en approcher, le touriste venu prendre photos et selfies devra mettre une des kippas mises à disposition. L’immense mur est composé de gros  blocs de pierre entre lesquels des milliers de messages essayent de trouver une place. Une entrée sur la gauche du mur amène dans un espace plus intime avec d’imposantes bibliothèques. 

Par curiosité j’y suis retourné le jeudi matin pour voir un jour de bar mitzvah. L’ambiance était au rendez-vous. Le site, presque vide la veille,  était maintenant rempli d’une  foule regroupée près du mur pour prier. La prière s’effectue debout en inclinant, avec rythme, le haut du corps tout en récitant des textes sacrés.
Mur des lamentations le mercredi
Mur des lamentations le jeudi. L'espace à droite est réservé aux femmes
                               
                               Église du Saint-Sépulcre
 
Selon la croyance l’église fut construite au IVème siècle sur le lieu de la crucifixion du Christ (le Golgotha). C’est également là qu’il aurait était enterré et ressuscité par la suite. Pour l’anecdote, les clés sont gardées depuis le XIIIème siècle par deux familles musulmanes.
Située au cœur de la vielle ville, elle forme une masse rectangulaire d’où ressortent deux dômes au sommet. Object de dispute entre les différentes communautés chrétiennes, elle est gardée par deux gardes s’ennuyant fermement sur un banc à l’entrée. Dans cette entrée se trouve la Pierre de l'Onction, qui est l’endroit où le corps de Jésus fut préparé avant son ensevelissement. Les gens s’y arrêtent pour prier. Aussi, et malheureusement, je n’ai pas vraiment pu profiter de l’intérieur de l’église car elle subit actuellement une importante restauration. Néanmoins, j’ai pu visiter la tombe du Christ qui se trouve au sein d’un petit édicule. Mais une certaine pudeur et la promiscuité avec des pèlerins priant à genoux fait que l’on ne s’attarde pas trop. 

Principale entrée de l'église

Entrée et Pierre de l'Onction

                                     Le Dôme du Rocher

Construit au VIIème siècle, c’est le troisième lieu saint islamique après La Mecque et Médine. C’est l’endroit d’où Mahomet serait monté au ciel sur le dos d’un Bouraq (animal au corps de cheval ailé avec une tête de femme). La tradition veut que à l’intérieur du dôme se trouve le rocher de la fondation où Abraham offrit son fils en sacrifice à dieu.
Pour le touriste ordinaire, la mosquée n’est accessible qu’a certains horaires et certains jours par une passerelle en bois située à droite du mur des lamentations. Une fois rentré sur le site, à notre droite, se trouve la mosquée Al-Aqsa qui d’un point de vue esthétique souffre de la comparaison avec le dôme du rocher. Ce dernier se trouve sur une esplanade surélevée par rapport au reste du site. Le bâtiment bleu et sa coupole dorée trône de toute sa splendeur au milieu d’un espace immense qui parut bien vide quand j’y suis allé. En s’approchant on distingue en détails les mosaïques finement travaillées qui ornent les murs de la structure. A coté du dôme se trouvent deux bâtiments marquant les lieux de prières de Mahomet avant de monter au ciel. 

Lorsque je partais, la venue d’un groupe de visiteurs juifs lourdement escorté, mit un peu d’ambiance. En effet, leur arrivée provoqua une augmentation significative du volume des prières en signe de (non) bienvenue.  

Dôme du Rocher
Aperçu des mosaïques

lundi 25 juillet 2016


Premières impressions

 

A propos des checkpoints : ils sont présents à l’entrée du territoire palestinien et autour de la ville. Je les attendais avec une certaine appréhension mais aussi, je dois l’avouer, avec une curiosité un peu déplacée. Finalement, j’eus à peine le temps de les voir et on les passa comme des péages sans barrières (la période est considérée comme calme). 
Vue de Naplouse
La première chose que l’on remarque en rentrant dans la ville, ce sont les tours d’immeubles. Elles sont partout, grandes, rectangulaires et sans aucun charme pour un touriste européen.  On imagine qu’elles doivent toutes être construites par une seule compagnie tant à première vue elles se ressemblent toutes. On pense à ces choses là et l’on se dit que c’est raté pour l’exotisme oriental.
Marché au centre ville
 Puis on rentre dans le centre ville et l’on est ravi de découvrir une ville bouillonnante de vie. Les rues  sont petites, étroites, sans repères apparents pour l’étranger. Pas de grandes surfaces à Naplouse ! Mais  une multitude de petits magasins proposant de tout et de rien. Des étales d’épices, d’animaux, de fruits et légumes, s’entremêlent pour donner naissance à une odeur pas toujours agréable. Néanmoins l’ombre et l’atmosphère de ces ruelles font que l’on s’y perd avec plaisir et l’on tombe avec surprise sur de nombreux lieux remarquables.
Travailleurs en pause
Dans ces rues les Naboulsis sont très accueillants et chaleureux. En se baladant avec une bonne tête de touriste on a droit à de spontanés hello et welcome. On se fait inviter à prendre un verre de carcadet chez un inconnu... C’est sympa et un peu déroutant au début, sûrement fatiguant par moment. Mon colloc (un docteur anglais) m’a expliqué que les Naboulsis sont très fiers de leur hospitalité. Ceci, on peut en convenir, est une fierté bien placée.



vendredi 15 juillet 2016



Là-haut sur la montagne 

 

Après 2h30 de route pour parcourir les 70km qui séparent Tel Aviv de Naplouse (à cause du trafic) me voila arrivé à destination ! Me voici donc prêt à confronter mes rêves à la réalité. Aussitôt sur place, Dr Ali Abdelhamid passe me prendre dans son gros 4x4 et m’amène dans mon bercail pour les deux prochains mois.

Vue depuis le mont Garizim, j’habite dans un immeuble à gauche tandis que le cœur de la ville est au fond de vallée

J’habiterai sur les contreforts du mont Garizim.

Le mont Garizim n’est pas qu’une vulgaire montagne. Citée à quatre reprises dans la Bible, c’est un lieu saint revendiqué par les Samaritains depuis plus de 2000 ans. La montagne surplombe la ville avec un dénivelé décourageant pour les aller/retour au centre ville. Heureusement les taxis ne sont pas chers et l’université n’est pas très loin non plus. Comme c’est l’été, la végétation y est aride et le soleil plombant. L’ensemble est magnifique. 


Ils sont loin les temps bibliques. Aujourd’hui la montagne est devenue le lieu de prédilection des riches nablousies, qui délaissent la vielle ville, pour venir y construire des villas parfois fantasques. Il semblerait que chacun veut sa place et l’urbanisation galopante aura (vraisemblablement) bientôt raison des derniers bouts de nature.

Mont Garizim et Naplouse en 1900 (wikipédia)
Exemple de nouvelle construction




 

mercredi 13 juillet 2016

Escale à Tel-Aviv


6 juillet 2016 - Tout est question d'organisation
6h : Départ de Montbard
8h30 : Arrivée à Paris Gare de Lyon puis métro, RER et bus
11h30 : L’avion décolle
17h15 : L’avion atterrit à Tel Aviv
19h30 : Je sors de l’aéroport
20h30 : Arrivée à l’auberge

J’ai passé quatre jours à Tel Aviv avant de rejoindre Naplouse.

Dès la première soirée on m’expliqua que Tel Aviv est une ville à vivre et non à visiter. C’est assez désorientant pour le touriste que je suis. Il est difficile de se faire un circuit touristique et le mieux reste de se perdre dans ses rues colorées et pleines de graffitis. Ceci s’explique par l’histoire récente de cette ville née en 1909. Pour l’anecdote, son nom est tiré d’un livre écrit par le fondateur du sionisme. C’est la seule ville que je connaisse dont le nom est tiré d’un bouquin.

Ville de hispters, elle accueille une pléiade de touristes américains, français et allemands, souvent juifs, venus faire la fête. On s'y sent à l’écart de toutes les affres du conflit Israélo-palestinien et au cœur d’une ville regorgeant d’énergie et de créativité.